John Beechman : Son fils aîné, sa fierté, son portrait craché. Sa victime préférée aussi, depuis le décès de Christopher - son fils cadet. C'est simple : bien que John ait repris la main sur la Beechman Steam, Douglas est sans cesse derrière lui. Par soucis d'excellence, ou tout simplement pour la joie légèrement sénile de pouvoir tourmenter sa progéniture, il ne rate jamais une occasion pour faire comprendre à son fils qu'il est loin d'être décidé à quitter ce monde. Dans le fond, Douglas veut seulement s'assurer que John saura conduire la famille vers de nouvelles gloire. Malheureusement, le fils prodige est loin de partager cette opinion ! La tension entre les deux hommes de la famille est palpable, et plus encore depuis l'arrivée de Malinche - chose qui amuse profondément Douglas : son cher fils a peur pour son héritage, à n'en pas douter !

Malinche Beechman : Le soleil de ses jours, l'étoile de ses nuits. Depuis la mort de sa femme, Douglas désespérait de sombrer dans la nostalgie de cette compagnie qui lui était si chère, même s'il ne le montrait pour ainsi dire jamais. Le hasard voulu cependant qu'une de ses nombreuses domestiques indiennes décède des suites d'une violent accident de circulation, laissant derrière elle cette jeune fille à peine sortie de l'enfance, et dont la grâce et l'impeccable maintien achevèrent de réveiller la fibre paternelle du vieillard. Très proches, et ce plus encore depuis qu'il l'a adoptée, Douglas prend beaucoup de temps avec sa fille adoptive - et lui apprend beaucoup de son métier.

Katherine Beechman : La "malade imaginaire", selon ses propres dires ! A y repenser, avoir donné pareille gourde à son héritier a été l'une des plus grandes erreurs qu'il ait commise - erreurs rares pour être soulignées. Non seulement elle est de ces femmes frêles, pâles à faire peur qui sont incapable d'enfanter et donc de s'acquitter du devoir conjugal, mais c'est également une de ces nombreuses jeunes filles de bonne famille - excessivement polies et niaise comme il les déteste. Non, décidément, "Kitty" Beechman est la belle-fille de cauchemar. Enfin, heureusement qu'elle garde le lit la plupart du temps : il n'a ainsi pas à la supporter de trop au quotidien.

Laetitia Beechman : Voilà une belle plante des plus agréables à regarder, mais qui hélas n'en fait qu'à sa tête ! Et qui a eu le mauvais goût de faire tourner la tête de son fils John. Décidément, il lui les faut tous. D'abord son fils Christopher, à qui elle a fait tourner la tête, c'est à présent l'héritier qu'elle cherche à se mettre sous la dent. La belle devrait se méfier : Douglas l'a à l'œil... bien plus qu'elle ne le croit !

Katherine Beechman : Douce et délicate Katherine. Dans le fond, elle aurait été parfaite si elle n'avait pas été sa femme ! Tombée gravement malade suite à une fausse couche, la belle est forcée de garder le lit la plupart du temps, distançant de jour en jour un peu plus les eux époux l'un de l'autre. John n'avait déjà pas beaucoup de temps à lui consacrer... Si le jeune homme éprouve une certaine tendresse à l'égard de "Kitty", il ne prend que rarement de ses nouvelles. Sans doute parce qu'il sait qu'elle n'est pas la seule femme qui omnibule son esprit.

Laetitia Beechman : Sa belle-sœur, l'exact opposée de Katherine. Pour une raison inexpliquée, il la veut. Est-ce pour éclipser définitivement Christopher de sa vie en lui prenant jusqu'à sa veuve, ou tout simplement pour s'exorciser d'une passion qui le brûle ? Allez savoir. Ce qui est certain, c'est que John ne la lâchera pas tant qu'elle n'aura pas cédé : ce qui est loin d'être gagné, la belle Laetitia mettant une ardeur particulièrement travailler à repousser toutes les avances et attentions de son beau-frère. Mais cela ne rend la chasse que plus électrisante, et ce d'autant plus que sa proie et Katherine sont amies de tout temps !

Douglas Beechman : "Il faut tuer le père", dit-on souvent. Pour John, c'est d'avantage l'idée de la mort rapide et brusque qu'il envisage, tant son paternel lui gâche l'existence. Pourtant, il a tout mis en œuvre pour trouver grâce à ses yeux. Mais il semblerait que Douglas soit déterminé à "pourrir" la vie de son fils jusque dans ses vieilles années. Rongeant son frein, John ne laisse rien paraitre malgré quelques remarques cinglantes qui fusent ça et là lors de houleux repas de famille. Il espère surtout que le succès de l'expédition George Washington saura trouver grâce aux yeux du patriarche. Et que cela chassera définitivement de son esprit Malinche, cette fille de rien adoptée suite à une lubie que le jeune homme ne s'explique toujours pas.

Malinche Beechman : La petite peste à abattre. Refusant de la traiter comme sa sœur, John ne supporte pas la venue de cette étrangère chez lui, et encore moins dans le cœur de son père - place que lui-même n'a jamais réussi à tenir. Persuadé que Malinche est une imposture, voire même une provocation supplémentaire de Douglas, il met tout en œuvre pour annulation l'adoption par voie juridique. Et au pire... Et bien disons qu'il n'a rien de plus simple, pour un homme comme John, de se débarasser d'un parasyte dans son soulier vernis.

John Beechman : Son époux, son amour de toujours. Elle serait prête à se damner pour lui, et maudit chaque jour sa malheureuse condition. Elle souffre de son absence, de son travail qui lui prend de plus en plus de temps, et de cette nouvelle manie prise qui consiste à ne plus venir la voir. Elle aimerait tant pouvoir, un beau matin, se réveiller avec la force d'antan, mettre de jolies robes et lui montrer qu'elle est prête à tout pour lui. Elle rêverait de retomber enceinte, même si cela signifiait laisser sa vie durant l'accouchement pour lui présenter ce fils dont elle sait qu'il rêve en secret. Oh oui, pour son John, elle est tout à fait capable de mourir.

Laetitia Beechman : Lors de leur première rencontre, Katherine a royalement ignoré sa belle-sœur. La belle-fille parfaite a en effet d'emblée remarqué que Douglas ne portait pas dans son cœur son cadet Christopher, et ce encore moins depuis qu'il avait épousé cette fille de rien, étrangère européenne qui plus est. Pourtant, Laetitia est aujourd'hui la seule qui se soucie réellement de ce qu'elle devient. Katherine est honteuse d'avoir snobé ainsi celle qui aujourd'hui, est devenue une véritable amie. C'est grâce à elle si elle peut se tenir informer de ce qui se passe, dans la famille mais aussi la ville, Katherine était toujours aussi friande qu'avant de potins. Seule ombre au tableau : Laetitia semble avoir pris en grippe John, qu'elle ne cesse d'insulter devant elle. Chose que Katherine ne supporte pas : entre John et Laetitia, la préférence va indéniablement vers son époux !

Douglas Beechman : Il lui fait peur. Non pas qu'il prenne la peine de monter la voir dans sa chambre, elle sait pertinemment qu'elle l'a beaucoup déçu. Elle ne peut d'ailleurs pas lui en vouloir, quel triste spectacle cela doit-il être que de contempler une femme pâle à faire peur, les os sur la peau dans un grand lit qu'elle ne quitte jamais ? Et pourtant, Katherine est de ces femmes qui ne supportent pas ne pas plaire à sa belle-famille. Question d'éducation, mais elle a trop de respect pour le patriarche pour oser le décevoir. Hélas, il semblerait que son mal s'aggrave de jour en jour, et Katherine commence à avoir peur que John ne demande le divorce pour se remarier, sous l'impulsion de son père qui semble ne la considérer que comme un ventre destiné à procréer.

Malinche Beechman : Il parait que Malinche est devenue sa belle-sœur ? Cela expliquerait pourquoi ce n'est plus elle qui vient lui apporter son déjeuner. Fille d'une ancienne domestique, Malinche avait pour habitude de s'occuper de Katherine. Déçue de constater qu'une brusque montée en grâce d'une petite aborigène signe un manque d'intérêt suscité, Katherine est d'autant plus réservée à l'égard de la jeune fille que John ne la supporte pas, la soupçonnant même d'avoir user de la générosité de Beechman père pour mettre main basse sur la fortune familiale. Quel scandale !

Katherine Beechman: Tout devait les séparer. Le milieu social, leur façon d'être, leurs buts dans la vie. Et pendant un temps, Laetitia et Katherine ne se sont pour ainsi dire jamais adressé la parole, si ce n'est les habituelles formules de politesse lors de réceptions ou autres formalités familiales. Mais depuis l'accident de Katherine, Laetitia a pris en pitié cette belle-sœur sur laquelle le sort semble s'acharner. Aussi, elle lui rend visite touts les jours, parfois même pour déjeuner avec elle et lui raconter les derniers potins dont Kitty raffole tant. Elle tente par la même occasion de lui ouvrir les yeux au sujet de son mari, mais hélas, la malheureuse épousée ne jure que par son John dont les allures de gentleman semble avoir définitivement dérobé son cœur. Pourtant, Laetitia n'en démord pas, et il arrive que de violentes disputes éclatent entre les deux amies.

John Beechman : Elle aurait pu lui être totalement indifférent, John représentant absolument tout ce que Laetitia déteste en matière de "nouveau riche américain." Elle le lui a longtemps fait savoir d'ailleurs, lui qui prenait un malin plaisir à dédaigner Christopher, et il n'est jamais bon d'insulter l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer devant elle ! Seulement, pour une raison inexpliquée, elle semble avoir tapédans l’œil de son beau-frère,  prêt à faire tout ce qui est en son pouvoir pour pouvoir la mettre dans son lit. Mais Laetitia est totalement insensible aux charmes du nouveau Président de Beechman Steam, préférant passer son temps libre avec les peintures de feu Christopher plutôt qu’avec le frère de celui-ci. Son seul souci réside dans la comédie qu'elle est obligée de jouer devant Katherine, à quelle elle tient énormément.

Malinche Beechman : A dire vrai, Laetitia est très amusée par la dernière lubie de ce vieux loup de Douglas. Lui si snobe, si condescendant avec tout ce qui ne touche pas de près ou de loin la fortune ou le pouvoir, vient de s'enticher de la fille d'une de ses domestiques au point de l'avoir adoptée. Si la jeune femme n'avait pas appris à se méfier de son beau-père, elle aurait volontiers noué plus ample connaissance avec Malinche. Mais quelque chose l'en empêche : un mauvais pressentiment, une gène inexpliquée. Laetitia observe cette nouvelle venue de loin, sans trop savoir quel comportement adopter.

Douglas Beechman : "Il diavolo", comme elle aime à chuchoter dans son dos. Loin d'être intimidée, Laetitia est certainement la seule qui ose dire ce qu'elle pense à ce vieillard imbu de lui-même, qui passe son temps à terroriser son monde sans prendre la peine d'essuyer le sang qu'il fait couler sur son passage. Si elle ne tenait pas tant à faire respecter la mémoire de Christopher dans ce nid de riches qui semblent l'avoir décrété pestiféré, voilà longtemps qu'elle serait retourner dans sa Toscane natale. Mais voilà : elle doit avouer prendre un malin plaisir à s'opposer à son beau-père, ne serait-ce que pour avoir la joie de le voir sortir de ses gongs. Et si quelqu'un peut y arriver, c'est bien elle !

Douglas Beechman : Son père de substitution, celui à qui elle doit tout. D'une surprenante gentillesse avec elle, alors qu'il semble ouvertement mépriser son propre fils, Malinche est une des rares à savoir qui est réellement Douglas Beechman, à savoir un homme déterminé où percent ça et là quelques notes de profonde tendresse. Elle sait que, tant qu'elle sera sous sa protection, rien de mauvais ne pourra lui arriver. Hélas, les anges ne sont pas éternels et Malinche a la désagréable impression que son état de grâce ne durera pas longtemps !

John Beechman : Il a juré sa perte, elle en mettrait sa main au feu ! Dès qu'elle croise son regard venimeux, empli de haines et de promesses de danger, Malinche tente de sombrer dans le sol et de se faire oublier. Combien de fois s'en est-il pris à elle, sous le couvert d'un compliment dégoulinant de mauvaise foi, ou même dans la bibliothèque, tard le soir, la coinçant contre un mur et posant ses mains sous sa robe pour lui faire sentir à quel point à ses yeux, elle ne vaut rien ? Trop pour que la jeune fille ne soit pas tétanisée à l'idée de se retrouver seule avec lui. C'est une chance que sa thèse lui prend du temps, et qu'elle peut librement aller et venir, ou même rester dans sa chambre pour ne pas devoir l'affronter. Une amie de l'université l'a mise en garde contre d'éventuelles actions juridiques intentée contre elle. Et rien que d'y penser, Malinche tremble d'appréhension.

Katherine Beechman : Fut un temps, elle était sa femme de chambre, sa confidente aussi, sa bienfaitrice qui l'encourageait à suivre ses rêves d'études. Malinche regrette la tournure des évènements, qui ont fait d'elle une Beechman à part entière, l'éloignant de celle qu'elle appelle encore souvent "Miss Katherine", ne s'étant pas encore habituée au fait que désormais, elle est sa belle-sœur. Trop timide pour monter la voir, elle garde ses distances de peur de représailles. Elle espère un jour affronter sa gène et retrouver leur duo d'antan. Mais les regards lourds de sens de John la bloquent chaque fois qu'elle pose une main sur l'escalier menant à sa chambre.

Laetitia Beechman : Secrètement, Malinche l'admire. Voilà une femme comme elle aimerait en devenir une, indépendant et sûre d'elle, capable de s'affirmer et de garder la tête haute, même dans les pires situations. Malheureusement, le courant ne semble pas passer entre le vilain petit canard de la famille et la nouvelle héritière. Alors, réservée et en retrait, Malinche n'ose pas l'approcher. Dommage, quand on sait que Laetitia est une femme pleines de ressources qui sauraient certainement lui apprendre beaucoup. Un jour, peut-être, leurs chemins se croiseront ?