Le plus grand mystère de la vie est réside dans la question de savoir d’où l’on vient. Pour Nadia, cette question reste encore sans réponse et ce malgré presque trente ans d’une vie qu’elle a toujours souhaiter prendre en main. A fortiori lorsque l’on n’a pour seuls indices un prénom à consonance exotique, une peau halée par un soleil brûlant et surtout, une pierre aussi bleu que les eaux profondes de l’océan. Cependant, décidée à lever l’énigme de ce passé qui lui échappe et qui la fait souffrir, sa passion de la vie la pousse encore et toujours de partir à la recherche de ses origines. Pourtant, ce n’est pas chose facile ; d’aussi loin qu’elle puisse s’en souvenir, la jeune femme ne s’est jamais véritablement appartenue. Vendue toute petite comme un objet à un homme d’affaires, Nadia bénéficie et pâti tout à la fois du voile de mystère qui l’entoure. En effet, rares sont ceux qui ne se retournent pas sur son passage, et c’est malgré elle qu’elle fascine et suscite toutes sortes de curiosités. Sa beauté rare et son agilité l’ont transformée en saltimbanque, étoile montante de l’acrobatie d’un cirque ambulant de renom, traversant l’Europe au fil des saisons et souvent par appât du gain. Propriété du directeur, et présentée comme « Princesse des Indes » lors de son numéro, ce n’est finalement que lors d’un séjour à Paris, où son employeur prévoyait un show unique en l’honneur de l’exposition universelle que la jeune femme a vu son existence basculer.

Alors en fuite, décidée à quitter cette vie d’esclave qui la répugne, elle rencontre le jeune Jean venu tenter sa chance au concours de aéronautique organisé par le comité de l’exposition universelle. Leur rencontre est explosive, Jean cherchant par tout moyen à faire connaissance tandis que la jeune femme est prise de panique : il lui faut s’en débarrasser au plus vite avant qu’il n’attire l’attention de ceux qui la recherchent ! Malheureusement,  et ce comme à l’accoutumée, sa belle pierre bleue qu’elle porte autour du cou attire les curieux, et notamment une femme qui veut à tout prix le lui acheter. Après de nombreuses péripéties, elle parvient à la semer… pour mieux retomber entre les mains du directeur du cirque dont elle s’était enfuie. Résignée, elle est sauvée in extremis par Jean. Le jeune homme a effet obtenu du capitaine Delpech, maître du Magellan, que Nadia et lui soient engagés comme mousses sur son bâtiment.

Né dans la Capitale française d'un père explorateur nautique et d'une fleuriste du Quartier Latin, c'est au Havre que vit Jean depuis que son père a été porté disparu au large et que sa mère en est morte de chagrin. Elevé par la sœur de cette dernière et son mari, Jean n'a qu'une idée en tête : retrouver la trace de son père, dont il est persuadé qu'il est encore vivant. Aussi têtu que son père, il ne perd jamais de vue son objectif et sa soif de progrès est tout aussi intarissable que sa débordante imagination. Ayant hérité d'une fibre de génie et d'un amour pour les sciences, derrière ce jeune homme aux allures timides se cache un inventeur de talent, prêt à tout pour voir naitre ses créations. Malgré les sévères remontrances de sa tante, qui prie chaque jour pour que sa tête brûlée de neveu ne dilapide pas tout l'héritage de son père dans ses idées farfelues, il peut compter sur le soutien infaillible de son oncle, tout aussi passionné que lui et en particulier le domaine de l'aviation.

C'est d'ailleurs pour participer au concours aéronautique de l'Exposition Universelle à Paris que Jean retrouve la ville qui l'a vu naître. Alors occupé à préparer sa machine pour remporter le premier prix, il aperçoit la belle Nadia alors que celle-ci tente d'échapper au cirque qui l'emploie. Tombant immédiatement sous son charme, il cherche à l'aider par deux reprises alors que la jeune femme se fait pourchasser pour l'étrange pierre bleue qu'elle porte au cou, et qui semble être suffisamment précieuse pour attirer la convoitise d'une étrangère prête à tout pour le lui acheter. Par deux fois, ils parviennent à la semer. Mais alors que Nadia est retrouvée par les gens du Cirque et ramenée de force à sa caravane, Jean a vent d'une expédition qui partira depuis le Havre. Voyant là un moyen pour Nadia d'échapper à son destin de saltimbanque, il parvient à convaincre le capitaine Delpech de les prendre avec lui sur son bâtiment, le Magellan.

Elevé dans la plus pure tradition britannique, Alester est fils de lord et tout en lui le crie au monde, de son flegme à son humour pince-sans-rire, en passant par son côté snob dont il n’a presque même pas conscience. Né à Londres, il a grandi dans l’opulence et dans la discipline paternelle, Sir William Ewart Gladstone étant ancien premier ministre, et désirant faire de ses deux fils des prolongations de lui et de sa grandeur pour toujours donner plus d’importance à sa famille. Alester, l’aîné des fils, se montra surdoué dès le départ et surtout un travailleur acharné, attentif en classe, assidu dans son travail personnel et suivant le diktat paternel à la lettre pour la plus grande fierté de Sir William. Alester a toujours tout fait pour rendre fier son père et contribuer au rayonnement et à la gloire des Galdstone et devint le parfait fils, le parfait élève et plus tard, le parfait politicien. Il ne manquait de rien et appréciait déjà tout ce qui composait la vie mondaine, développant malgré tout un caractère agréable, bien que les conflits avec son frère plus rebelle étaient fréquents et qu’à de nombreuses reprises il ait dû sortir son cadet des mauvais draps dans lesquels il s’était fourré.

Brillant politicien, Alester aurait pu suivre les traces de son père mais contrairement à son géniteur, le jeune Gladstone n’était pas homme à rester bien longtemps sous le feu des projecteurs, préférant œuvrer dans l’ombre, tranquillement, à l’insu de tous. Il développa un certain sens du secret et de la manipulation mensongère, jouant avec la vérité pour servir au mieux les intérêts des politiques qu’il servait. Et ses talents ne tardèrent pas à être connus et reconnus de tout le milieu et très vite, on lui proposa d’intégrer les services secrets britanniques. Cette place de choix laissa éclater plus que jamais tout le talent du lord et c’est sans surprise qu’aujourd’hui il est parvenu au sommet, revêtant le costume de directeur des services secrets. Sa position importante fait de lui un homme puissant au courant de tout, absolument tout, sur presque tout le monde et surtout sur tous les projets d’envergures plus ou moins légaux. Alors Alester garde un œil ouvert sur les expéditions du Magellan et du Georges Washington, ainsi que sur les équipages, d’autant plus que son frère est monté à bord du Magellan et que bien qu’il s’en cache, il tient à lui et veille quelque peu sur lui, de loin…

Né à Londres dans une famille de militaires, Booth suivit naturellement les traces de son père et intégra lui aussi les rangs de l’armée britannique. Enfant calme mais résolu, il fit preuve dès son plus jeune âge d’une capacité d’observation et d’adaptation hors norme, ainsi que d’un tempérament curieux et courageux, remplissant son père d’orgueil qui voyait en lui son digne fils. Lorsqu’il s’engagea dans l’armée, Booth monta rapidement les échelons et gagna surtout le respect de ses paires, se montrant respectueux, fier mais juste et d’un caractère avenant. Il se maria jeune alors qu’il était encore en Angleterre, et son épouse lui donna deux beaux enfants, une fille et un garçon. Tout se déroulait pour le mieux pour la famille O’Connel, les enfants grandissant dans un climat strict mais chaleureux, jusqu’au jour où l’on décida d’envoyer Booth en mission dans les Indes Britanniques. Il fut malheureusement impossible pour sa famille de le suivre dans ces contrées aussi mystérieuses qu’attirantes, en raison de la santé fragile de sa fille.

Ainsi, Booth partit pour les Indes, laissant femme et enfants à Londres, et il ne les a pas vu depuis presque huit ans aujourd’hui et ne fait qu’échanger des lettres. La perspective aurait pu déplaire à plus d’un homme, mais dès qu’il posa le pied sur ces terres exotiques, il en tomba amoureux, appréciant les paysages luxuriants, les animaux extraordinaires, les odeurs se mélangeant dans l’air, ainsi que le mode de vie dépaysant. Pour le récompenser d’accepter de partir pour les Indes, on le monta en grade et lui confia un poste important, à la tête duquel il put laisser éclater tout son talent. Les Indes assouvissent à la perfection son désir d’aventure et sa curiosité sans borne. Booth fut chargé de la protection du port de Bombai, surveillant les bateaux allant et venant, leurs chargements et leurs équipages. C’est ainsi qu’il assista à plusieurs faits mystérieux : des équipages revenant sans navire, recueilli par d’autres bateaux. Tous ont le même discours : quelque chose a coulé leur embarcation. Alors le lieutenant décide d’enquêter pour tirer au clair ces histoires, déterminé à enrayer la menace qui détruit de plus en plus de navires. Un nom commence à arriver à ses oreilles : le capitaine Nemo…

Arína Sorendóttir est née à Reykjavik en Islande, seconde fille d’Ármann Sorensen le propriétaire de la plus grande usine de laine de mouton de toute l’île d’Islande. Plus extravertie que sa sœur aînée Freyja et beaucoup plus rebelle que cadette elle donna beaucoup de fil à retordre à son père mais, lui prouva qu’elle n’était pas un vilain petit canard pour autant en travaillant très dur et se passionnant pour les langues étrangères, en commençant tout simplement par l’anglais et en continuant avec le français, l’espagnol, le finnois, le russe, l’italien et l’allemand.  A l’âge de dix-huit ans elle quitta l’Islande afin de perfectionner ses connaissances et elle commença à étudier à l’Université de Heidelberg en Allemagne. Et tout comme sa sœur aînée elle commença à être traitée comme une vulgaire paysanne à cause de ses origines mais, plutôt que d’imiter Freyja et de se renfermer sur elle-même  Arína utilisa ses principaux atouts à savoir son franc parlé et sa beauté pour s’entourer d’un groupe d’amis et faire oublier ses origines. Puis une fois diplômée elle décida de retourner à Reykjavik et de créer une petite entreprise afin d’aider les historiens et les chercheurs de passage en Islande. Ensuite Rán ne tarda pas à rejoindre le groupe et les sœurs travaillèrent à trois pendant plus d’un an notamment en aidant le chercheur Thaddeus Thatch à retrouver un bouclier viking d’une très grande valeur… puis elle Freyja fut obligée de quitter l’Islande afin de rejoindre l’expédition du Georges Washington financée par un certain John Beechman qui ne plait pas beaucoup à Arína Sorensen.

Rán est la plus jeune mais, aussi la plus intelligente des sœurs Sorendóttir, constamment dans l’ombre de ses sœurs elle a dû redoubler d’efforts pour exister aux yeux de son père.  Maltraité par ses camarades de classe à cause de son physique de brindille, de sa timidité et de ses attitudes de première de la classe,  elle fit de son possible pour fuir les autres êtres humains et passa le plus clair de son temps à travailler ce qui lui permit de sauter plusieurs classes et de partir faire ses études dans une grande Université danoise. Là-bas les gens continuèrent à se moquer d’elle et la petite islandaise devint encore plus associable qu’avant… mais cela lui permit d’être diplômée à l’âge de vingt-ans et de pouvoir retourner en Islande le plus rapidement possible. Une fois de retour chez elle Rán trouva du réconfort dans les bras de Freyja qui lui proposa d’intégrer l’entreprise qu’elle venait de fonder avec son autre sœur… Toute excitée à l’idée de pouvoir travailler avec ses deux modèles, la brunette accepta et fit de son possible pour vaincre sa timidité et impressionner ses aînées. Elle a ensuite assez mal vécu le départ de sa sœur pour les Etats Unis d’Amérique et pour rejoindre l’équipage du Georges Washington, d’autant plus de Rán a eut une très mauvaise expérience avec John Beechman.